Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Devant ce tableau de misère
J’ai de la honte et du remords ;
Mais mon cœur attendri se serre
Davantage en songeant aux morts,
— Cendre froide sans étincelle —
Dormant dans l’enclos morne et gris,
Sous un vieux saule qui chancelle,
Ruine veillant leurs débris.
Hélas ! plus d’un ami que j’aime
Grelotte en m’attendant là seul,
Car c’est le rendez-vous suprême :
La neige est le commun linceul.
Voilà pourquoi lorsqu’elle tombe
Et que l’hiver souffle sur nous
Je vais réchauffer chaque tombe
Avec mes pleurs et mes genoux.