Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/135

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V

Tel dimanche pour moi s’embaume de la voix
Des soprani, s’ouvrant comme une cassolette
Dans quelque église. ô voix doucement aigrelette ;
Chant comme tuyauté, comme raide d’empois,
Évoquant des rochets plissés de séminaires.
Tout à coup l’orgue exulte et roule ses tonnerres
Puis se tait ; et le chant des soprani reprend,
Chant frêle, chant mouillé parmi la vaste église,
Montant dans le silence et le réfrigérant
De son mince jet d’eau qui se volatilise…