Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


XII

Le dimanche est un ciel vide et silencieux
Où j’écoute frémir les coiffes des béguines
Dont la marche aboutit à mon cœur anxieux.
Halo de bruit autour des faces ivoirines,
Halo de bruit malgré l’absence m’arrivant…
Ah ! Cela vient vers moi de si loin dans le vent
Ces frissons de cornette en forme de colombe
Quelque chose de blanc qui sur les fronts surplombe :
Ailes faites de neige et de linge qui dort,
Ailes faites aussi d’un peu de clair de lune
Qui paraissent, ayant replié leur essor,
Être le saint-esprit descendu sur chacune !