Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
LA VIE DES CHAMBRES.


III


Oui ! C’est doux ! C’est la chambre, un doux port relégué
Où mon rêve, lassé de tendre au vent ses voiles,
Dans le miroir tranquille et pâle s’est cargué.
Las ! Sans plus espérer des sillages d’étoiles,
Et des départs vers des îles, mon rêve dort
Dans le profond miroir, comme en un canal mort ;
Et faut-il désirer un coup de vent qui chasse
En pleine mer, cette âme à l’ancre dans la glace ?