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LA VIE DES CHAMBRES.


Collier monotone et désenfilé
De qui chaque perle est pareille et noire,
Roulant parmi la chambre sans mémoire ;
Piqûres du temps ; tic-tac faufilé.

Ah ! qu’elle s’arrête un peu, la pendule !
Toujours l’araignée invisible court
Dans le grand silence, avec un bruit sourd…
Et ce qu’elle mord, et nous inocule !

La peur que demain soit comme aujourd’hui,
Que l’heure jamais ne sonne autre chose :
Un destin réglé dans la chambre close ;
Un peu plus de sable au désert d’ennui.