Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/64

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IV

L’eau froide se compose une allure factice
De soumission calme aux tours, au vent, au soir ;
Mais elle cache en elle un vouloir subreptice
Et le cœur de son cœur est hermétique et noir.
À peine, en son dédain, garde-t-elle la trace
Des lourds chalands qui l’ont remuée un moment ;
Et le visage humain demeure à la surface
S’il cherche à s’incruster dans ce miroir qui ment,
Miroir au tain bougeant qui s’éraille et dégèle.
À plus forte raison le passage d’une aile !