Page:Rodenbach - Le Règne du silence, 1901.djvu/77

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Dans le cœur las de l’eau qui soudain se colore
Et croit revoir de belles dames sur ses bords

Le cœur de l’eau des pièces d’eau se remémore,
Lui qui songeait : « Ah ! Qu’il est loin le temps d’alors,
Le joli temps des fins corsages à ramages ! »
Or ce temps recommence et l’eau revoit encor
Mais pour un court instant, l’ancien et cher décor,
Souvenir qui repasse au hasard des nuages…
Car c’est tout simplement cela, le souvenir :
Un mirage éphémère-une pitié des choses
Qui dans notre âme vide ont l’air de revenir ;
Tel, dans les pièces d’eau, le ciel en robes roses !