Page:Rodenbach - Les Tristesses, 1879.djvu/114

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Sans que la loi soit là pour empêcher ce crime,
Pour protéger l’enfant dont on fait la victime,
Et sans qu’on songe même au fond de nos Sénats
Qu’on doit prendre une part de ces assassinats !…


V

En apprenant la mort du pauvre Petit-Pierre
Chacun sentit venir des pleurs à sa paupière ;
Et quand pour l’enterrer survint le corbillard,
Devant la maisonnette on vit dans le brouillard
Les enfants des voisins vêtus de robes blanches
Qui jetaient des bouquets sur le cercueil de planches ;
Et le faubourg entier cotisé fit bâtir,
Avec l’argent de tous, une tombe au martyr.