Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée




Car cet isolement anoblit, lénifie ;
On se semble de l’autre côté de la vie ;
Les amis sont au loin, vont se raréfier ;
À quoi donc s’attacher ; à qui se confier ?
On ne va plus aimer les autres, mais on s’aime ;
On n’est plus possédé par de vains étrangers,
On se possède, on se réalise soi-même ;
Les nœuds sont déliés ! Les rapports sont changés !
Toute la vie et son mensonge et son ivraie
Se sont fanés dans le miroir intérieur
Où l’on retrouve enfin son visage meilleur,
Celui de pure essence et d’identité vraie.



Les maladies des pierres sont des végétations.
Novalis.


Quand la pierre est malade elle est toute couverte
De mousses, de lichens, d’une vie humble et verte ;