Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/114

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La pierre n’est plus pierre ; elle vit ; on dirait
Que s’éveille dans elle un projet de forêt,
Et que, d’être malade, elle s’accroît d’un règne,
La maladie étant un état sublimé,
Un avatar obscur où le mieux a germé !
Exemple clair qui sur nous-mêmes nous renseigne :
Si les plantes ne sont que d’anciens cailloux morts
Dont naquit tout à coup une occulte semence,
Les malades que nous sommes seraient alors
Des hommes déjà morts en qui le dieu commence !