Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/119

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VII

Un grand lis dépérit là-bas sur la console.

Est-ce parce qu’il touche à la fin de son âge ?
Est-ce à cause du soir tombant qui trop l’isole
Dans des ombres où sa blancheur frêle surnage ?
À peine si sa forme encor se délimite ;
Il faudrait l’arroser, semble-t-il, d’eau bénite,
Svelte lis qui se meurt dans la chambre assombrie.

Il se dressait si beau, l’air d’un jet d’eau qui prie !
Avec ses linges purs et sa parure blanche
Comme une fleur qui croit toujours que c’est dimanche.