Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/123

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C’est comme, tout à coup, si c’était dans de l’eau,
Tant leur teint est trop frêle et fond à la surface.

Douce crise de chair et d’âme ! Éveil d’avril !
Heure où le buste s’orne, où la bouche est émue ;
Changer ! Et même la chevelure qui mue !
Et les seins nouveau-nés sur le corps puéril !
Moment si langoureux des surprises nubiles !
Pourtant l’eau reste indemne, elle ne souffre pas
Quand germe un nénuphar sur ses bords immobiles…

Ah ! ces teints de chlorose au seuil des célibats !