Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/161

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III

Dans les yeux, rien de leur histoire ne s’efface ;
Rien n’est soluble ; tout s’avère à leur surface…

Ainsi tels yeux ont l’air pauvres dorénavant
Pour avoir médité d’entrer en un couvent ;
Tels sont en fleur pour avoir vu des orchidées ;
D’autres sont nus de tant de fautes regardées ;
On y perçoit des courtisanes se baignant
Et par leurs fards perdus l’eau des yeux est nacrée ;
D’autres, pour être nés près d’un canal stagnant,
Portent un vaisseau noir qu’aucun marin ne grée
Et qui semble, dans eux, captif en des glaçons…