Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/166

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Une pensée y nage à peine définie
Et retourne dormir dans des varechs couchés
Parmi les minéraux du crâne et ses rochers.
Une autre pensée ose – et c’est une actinie
Ouvrant dans la prunelle un coquillage-fleur,
Mais qu’on l’effleure, il se reclôt avec douleur !

Paysage qui change à tout instant : pensées
Qui sont des poissons noirs, des perles nuancées,
Des monstres froids ou des infiniment petits,
Corpuscules dans le fond de l’être blottis ;
Embryons de projets, vagues germes de rêves,
Émergeant d’on ne sait quel abîme mental,
Qui montent jusqu’à l’œil en assomptions brèves
Et viennent animer cet écran de cristal.