Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/171

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VIII

L’agate arborisée est pleine d’une flore
Sous-marine ; ainsi l’œil – on dirait des lacis,
Une géographie aux fleuves indécis
Que le verre, veiné d’ombres, aime d’enclore.
Splendeur mate de la pierre opaque sous quoi
Tout un spectacle intérieur qui se tient coi :
Sang, feuillages, coraux, à travers de la pluie ;
Gazes d’insectes morts dont l’aile mal enfuie
Dans ce prisme à jamais figea son petit vol ;
Reflets momifiés comme dans de l’alcool !
Or si telle apparaît l’agate translucide
C’est qu’elle est millénaire et garde en ses parois