Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/180

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Cristal prêt à mourir, vent, si tu l’éraflais !
Fraîcheur où la clarté de la lune est rouie ;
Silence plein de nacre et plein d’herbes semblant
Une flore inconnue et soudain révélée
D’un climat autre où la verdure est niellée.
Ah ! ces bords frais des yeux où dort un sable blanc,
Mon âme, triste du départ, y temporise,
Prétextant la marée ou l’absence de brise,
Et s’y dorlote encore une minute à voir
Tant de reflets parmi ces bords de nonchaloir,
Puis démarre vers la haute mer des prunelles…
Mais quel monde nouveau, quels pôles sont en elles,
Et qu’est-ce qu’on rencontre au bout des yeux quand on
S’enfonce par delà leur ligne d’horizon ?