Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/181

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XIII

L’œil, qu’on croit enchâssé, comme une calme opale,
Et prisonnier dans les paupières de chair pâle,
Est libre et, par l’air nu, s’évade quelquefois,
Si l’aimante une bouche ou le son d’une voix…
Exode tout à coup d’une large prunelle
Qui, d’un visage cher, réellement descend,
Avec tous les reflets de l’horizon en elle,
Proche de plus en plus, si proche qu’on la sent,
Quand, aux heures d’amour, elle fait ce prodige
D’être comme une fleur qui quitterait sa tige
Et d’abolir l’espace entre les deux amants.
Regard qui bouge et vient, qui se pose et caresse,