Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


XIV

En des pays de longs canaux et de marais,
Les yeux sont, eux aussi, baignés d’un charme frais ;
Clairs yeux remémorés de Flandre et de Hollande
Qui paraissent mouillés, influencés par l’eau ;
Yeux comme un petit port avec un seul bateau
Qui s’avoue humble, et que nul trafic n’achalande,
Mais dont le calme heureux contribue à polir
Les reflets d’alentour qui s’y viennent pâlir.
S’ils sont ainsi, c’est à cause de l’eau voisine
Qui les fait à sa ressemblance, y propageant
Son aspect de miroir et de fluide argent.
Donc, comme un port, cette eau des yeux emmagasine