Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/192

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XVIII

Les yeux des femmes sont des Méditerranées
Faites d’azur et de l’écume des années
Où l’âme s’aventure en sa jeune saison.
Quelles mers sont là-bas, derrière l’horizon,
Qui déferlent autour de ces îles jumelles ?
En quel golfe atterrir au fond bleu des prunelles ?

L’infini s’y recule en un roulis berceur ;
Et l’âme part, dérive, en proie aux vents rebelles,
S’extasiant parmi les yeux des femmes belles.
Mais parfois l’ouragan convulse leur douceur
Et l’âme va toucher les récifs des traîtrises ;