Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/213

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VII

Dans les ciels de Toussaint la pluie est humble et lente !
Maladive beauté de ces ciels où des fils
Ont capturé notre âme en leurs réseaux subtils,
Écheveau qu’on croit frêle et qui nous violente !
Quel remède à l’ennui des longs jours pluvieux ?
Et comment éclaircir, lorsqu’on y est en proie,
Le mystère de leur tristesse qui larmoie ?
Sont-ce les pleurs du ciel – pleurés avec quels yeux ?
Sont-ce les pleurs du ciel – en deuil de quelle peine ?
Car la pluie a vraiment une tristesse humaine !
Pluie éparse. Elle nous atteint ! C’est comme afin
De nous lier à sa peine contagieuse.