Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/215

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VIII

Le soleil monte et brûle au haut du ciel d’été.
Comment subir ses feux, son or diamanté,
Luxe aveuglant d’un grand Saint Sacrement solaire ?
Or voici çà et là le reposoir paisible
D’une nuée aux plis ombreux d’étoffe claire ;
Grâce à ces frais abris, l’azur est accessible :
Jardins disséminés aux quinconces de neige,
Grottes de ouate et de mousseline bouffante,
Éventails de duvet dont le ciel chaud s’évente.

Ô nuages, frais comme les nus du Corrège
Et bombant, eux aussi, des croupes nonchalantes ;