Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/219

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Couchants de l’équinoxe et de la canicule !
Ici, des lacs de fiel ; là, des rayons caillés
Comme du sang ; plus loin, des fleurs empoisonnées,
Un moutonnement, blanc vert, de brebis mort-nées ;
Ah ! les tragiques soirs ! Ciel pestilentiel
Qui, plein d’angoisse, a l’air d’un Jardin des Olives,
Ou, plein de fièvre, a l’air de vendanges lascives ;
Ciel d’amour, ciel de mort, ô trop vénéneux ciel,
Vénéneux comme le maquillage des pitres…
Trouble de ces soirs lourds emplis d’exhalaisons
Où l’on se signe, au fond des peureuses maisons,
Devant un éclair brusque et qui soufre les vitres !