Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/220

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XI

Le soleil dans la brume est en convalescence.
Va-t-il guérir de la brume tout éphémère ?
Va-t-il mourir de la brume qui s’agglomère ?
Il a l’air de quelqu’un qu’on revoit dans l’absence ;
Il lutte, son visage est exsangue et se fane ;
La brume s’interpose ; elle est si diaphane
Que c’est comme un encens anémié qui fume,
Que c’est comme une vitre, un écran de fumée
Derrière lesquels l’Astre attend sa destinée.
Obstacle frêle, dirait-on, que cette brume ;
Mais pas assez pour que le soleil s’en délivre,
Soit le malade, ôté des vitres, qui va vivre…