Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/221

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XII

C’est fini, la légende enfantine des astres,
De les croire vivants, de les songer des lis ;
La nuit souffre de ses millénaires désastres.
C’est fini de rêver le ciel, comme jadis,
Un champ bleu qu’une main partiale ensemence ;
La science le prouve une agonie immense :
Soleils mourants dont le décès est calculé ;
Déserts nus, sans écho ; cendre de nébuleuses ;
Étoiles qui sont des orphelines frileuses ;
Globes dont le soupir est inarticulé
Achevant de périr comme en des léthargies.
Ciel qui s’éteint ! Vaste hôpital de l’Infini,