Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/51

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II

Pourtant l’ombre s’amasse aux fenêtres vaincues.
Les vitrages, bouquets brodés et tulle frêle,
Cèdent, et l’on dirait que leur blancheur dégèle,
Comme s’ils adhéraient aux vitres contiguës
Et que leur givre en fleur était né dans le verre.
Unanime débâcle : un bouquet se desserre,
Un brusque afflux de soir rompt la plus claire branche,
Et c’est la fin d’un fin bouton de rose blanche
Qui fond, s’écoule en pleurs et lentement s’annule,
Débâcle d’un dégel dans les rideaux de tulle.