Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/55

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Qui méditent déjà de faire saigner l’Ombre.
Tout s’élague dans les ténèbres grandissantes ;
Un bouquet riait là, mais il s’efface et sombre
Et, dans l’obscurité, les fleurs sont comme absentes ;
Les bronzes nus ont des gestes découragés ;
Les vieux portraits d’aïeuls, ceux des aïeules feues,
S’assombrissent, ont des visages plus âgés,
Et du crêpe a couvert leurs fanfreluches bleues.
La chambre est tout entière en proie au soir ; et c’est
Comme si tout à coup la chambre vieillissait.