Page:Rodenbach - Les Vies encloses, 1896.djvu/97

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VIII

Dans les portraits anciens où le temps collabore,
Les mains ont mûri. Mains comme des fruits ambrés !
Combien de souvenirs tout à coup remembrés !
Car dans ces mains, c’est toute une âme qu’on explore ;
Dans ces veines, c’est tout un sang qui transparaît.
Les mains ne sont-ce pas les échos du visage
Qui divulguent ce qu’il taisait comme un secret ?
Comment élucider le sens d’un paysage ?
Mais voici l’aide et la logique des chemins ;
Or elles ont aussi leurs longs chemins, les mains,
Qui se croisent et se quittent, comme en des feintes,
Lignes où s’éclaircit l’énigme des mains peintes !