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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

plus que vous les duels en parapluie… Mais dans ce café, d’où les rentiers vont partir dans une demi-heure, nous pourrions donner leçon, comme vous le dites, à ce jeune provincial. Nous verrons sa force, et nous déclarerons s’il est digne de vous…

— C’est cela ! reprirent Laclos, de Château-Blond et Parny, quittant leur partie d’échecs, tandis que Dorat noircissait une feuille de papier de sa prose poétique ; nous remplacerons ici le tribunal de messieurs les maréchaux de France ! Nous n’aurons pas de peine à être aussi graves que son doyen, M. le maréchal de Richelieu !

— À la condition que ce jeune cadet paiera le punch au tribunal ! dit le papa La Boëssière. Voyons, avec qui va-t-il tirer ? Nous allons mettre les noms dans le chapeau de M. de Parny, et le sort décidera.

— Bien dit ! Les billets seront tirés par la blanche main de Mlle Isaure Delatour, l’Hébé charmante qui nous verse le moka, dit le gentil chevalier de Parny en regardant la belle limonadière, presque aussi renommée alors que Mlle Bourette.

— Et tu seras le sténographe de la séance, Dorat, avant que tu le sois de celles de l’académie……

— Mais, dit à son tour La Morlière, étonné de l’air tranquille du neveu de Mme Bertholet, qui s’était assis sur un des tabourets de cuir du café, où il feuilletait la Gazette des Gazettes, pourquoi ne pas nous rendre plutôt à deux pas d’ici à la salle d’armes de La Boëssière ?

— Y penses-tu, chevalier, gagner une fluxion de