Chartres était passé des bras de l’ivresse dans ceux du sommeil.
— Passage, messieurs ! cria alors le masque d’une voix sonore…
Tout le monde lui fit passage. Il prit Agathe par la main et l’entraîna…
Quand il fut parti :
— Par ma foi, messieurs, reprit Gachard, voilà un terrible convive !
M. de Lauraguais avait voulu suivre l’inconnu, ses amis l’en empêchèrent.
Le masque atteignit bientôt la place du Châtelet ; Agathe s’appuyait à son bras demi-morte de frayeur. Son visage, protégé contre le froid par son coqueluchon lilas, ne laissait voir à son guide que deux lèvres roses donnant passage à quelques paroles tremblantes.
— Oh ! merci, merci, Maurice ! vous êtes mon sauveur, mon Dieu ! Vous seul, entre ces hommes, méritez de porter votre nom de gentilhomme, Maurice de Langey !
Le masque tressaillit alors violemment.
Voyant qu’il ne lui répondait pas :
— Vous avez raison de m’en vouloir… mon ami… j’ai séduit Glaiseau, je l’ai forcé de m’accompagner à ce bal… C’est une grande faute… Maurice…
Il la serra contre lui convulsivement et doubla le pas.
— Fatale curiosité !… Mais aussi je suis si triste… si à plaindre ! quand je songe que mon in-