Page:Rojas - Lavigne - La Celestine.djvu/283

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sans bornes, renfermées dans le même sein, dans les mêmes entrailles, réduisirent le prince au dernier degré de langueur. Il était étendu sur son lit dans un état voisin de la mort. Son père, accablé de douleur, se représentait la perte d’un fils unique et l’horrible malheur de voir sa vieillesse privée d’enfants. Mais la sagacité de l’astrologue Leptine ou, selon d’autres, du médecin Erasistrate, dissipa ce nuage de tristesse. Assis auprès d’Antiochus, il remarqua que lorsque Stratonice entrait, il rougissait et que sa respiration devenait pressée ; que sitôt qu’elle était sortie, il pâlissait et reprenait une respiration plus libre. En observant ces symptômes avec attention, il parvint à découvrir la vérité. Aussitôt il en rendit compte à Seleucus. Ce prince, tout passionné qu’il était pour son épouse, n’hésita pas à la céder à son fils. »

(Valère Maxime, lib. V, cap vii, de Patrum amore.

8, page 14. — « La jument suit son frein, la chamelle suit sa courroie, et le seau suit la corde. » (Vieux proverbe arabe.)

9, page 14. — Cervantes a mis une strophe toute semblable dans une romance que l’amoureuse Altisidore chante sous la fenêtre du chevalier de la Triste-Figure :

« Ne regarde point, du haut de ta roche Tarpéienne, l’incendie qui me dévore, ô Manchois, Néron du monde, et ne l’excite point par ta rigueur ! » (IIe partie, chap. xliv.)

10, page 16. — Il y a dans le texte agarrochados, blessés par la garrocha, dard ou petite lance à crochet dont se servent les chulos pour exciter les taureaux, dans les courses.

11, page 16. — Littéralement : cette musette est sur un autre ton.

12, page 18. — J’ai relu l’histoire bien connue de Minerve, j’ai parcouru quelques ouvrages mythologiques, et nulle part je n’ai pu trouver un seul mot qui m’aidât à deviner l’énigme posée par Sempronio. Il n’est guère probable que ce soit un mythe inconnu sur la déesse de la sagesse. Ses historiens avaient trop de respect pour elle. Ce ne peut être qu’une erreur typographique commise dès les premières éditions ; je crois qu’il serait impossible maintenant de rétablir l’intention de l’auteur.

13, page 18. — Vinum et mulieres apostare faciunt homines, et arguent sensatos. (Ecclésiaste, chap. IX, v. 2.)