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Page:Roland - Palmira, 1801, tome 1.djvu/136

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PALMIRA.

dit rien : j’imitais ce sombre silence. Nos cœurs étaient trop remplis : nous ne pouvions nous exprimer. Clara, s’imaginant que sa présence pouvait nous inspirer quelque gêne, s’éloigna. Je n’en parlai pas davantage ; mais mes sanglots prirent un libre cours.

Cachez-moi ces pleurs, ou je suis perdu, me dit-il avec une vive agitation que je ne lui avais pas encore vue. Ah ! Saint-Ange, lui répondis-je, je ne suis qu’une jeune fille, faible, malheureuse, qui n’a pas le courage de modérer l’excès de sa douleur ! Et croyez-vous, reprit-il avec un ton frénétique, qu’un homme dans la maturité de sa raison puisse éternellement aussi cacher sa brûlante passion ? Non, non, Élisa, dans quel-