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Page:Roland - Palmira, 1801, tome 1.djvu/155

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PALMIRA.

nature me faisait un devoir d’exister ; que Saint-Ange me le recommandait du fond de son tombeau : enfin, dans quelques mois, j’allais devenir mère.

L’avouerai-je, mon premier mouvement fut celui de la joie. Mortymer ne pourra pas être son assassin, me dis-je ; ainsi, malgré ses fureurs, l’image de mon cher Saint-Ange renaîtra encore pour moi. De ce moment, ma tristesse prit une teinte plus douce. J’eus la consolation de pouvoir pleurer : je fus me reposer sous le mélancolique ombrage des arbres de la forêt ; et, quelques objets pouvant encore me plaire, je sollicitai si vivement qu’on me rendît Clara, que je l’obtins enfin de son père.