Aller au contenu

Page:Roland - Palmira, 1801, tome 1.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
PALMIRA.

débitez pas comme des réalités.

Mes souvenirs sont moins brillans que les vôtres, dit en soupirant Palmira ; mais on ne pourrait me persuader qu’ils soient chimériques. Je n’ai point oublié la modeste chaumière où je fus nourrie, où je demeurai long-temps après ; la vaste et riante prairie où elle était située : j’y rencontrais souvent ma tante, que je n’appelais pas alors ainsi. Un jour, entre autres, je pouvais avoir cinq ans, un taureau furieux allait s’élancer sur moi, madame Harville me saisit précipitamment, et, me passant par-dessus une haie qui nous séparait du jardin, elle m’y dépose, et reste seule exposée au danger dont elle venait de me délivrer. Quelques paysans