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Page:Roland - Palmira, 1801, tome 4.djvu/23

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PALMIRA.

beauté est entièrement effacé. Ses vêtemens sont couverts de cendres, la terre lui paraît voilée d’un crêpe épais : suis-je l’enfant maudit de la nature ? s’écrie-t-elle pénétrée d’horreur. Son étonnement, sa terreur, sont suspendus un moment. Elle entend des hymnes d’alégresse, elle voit dresser un banquet splendide. Des breuvages délicieux sont déjà versés dans des coupes de vermeil, elle se saisit d’un de ces vases, et en boit toute la liqueur ; par un effet d’ivresse ou d’autre cause, elle s’endort, et se réveille près de sa mère, habitant des bocages enchanteurs. Elle éprouve un calme parfait ; elle voit encore dans le lointain le palais où d’affreux prodiges se sont opérés