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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/1069

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J’ai vu l’excellent Brissot ; je viens de voir l’honnête Garran ; il m’a dit que vous aviez ici un frère nouvellement arrivé. Je n’ai pas le temps de vous entretenir longuement, et je m’en tiens à vous réitérer les sentiments qui vous sont voués parmi nous. Notre ami est extrêmement fatigué ; son activité a été fort exercée depuis notre arrivée ; elle ne souffre pas de délais dans ce qui intéresse la chose publique et la confiance dont il se trouve l’objet[1].

Adieu ; je pense que vous nous donnerez bientôt de vos nouvelles.

P.-S. Ils ne m’ont point laissé de place pour vous écrire. Je vous embrasse. Avez-vous vu Smith ? — Bosc.


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À M. H. BANCAL, À LONDRES[2].
15 mars 1791, — de Paris.

Il y avait peu de jours que notre première de cette ville vous avait été adressé, lorsque nous avons reçu celle de vos lettres qui nous apprend votre retour à Londres, vos projets ultérieurs et votre constance à poursuivre leur exécution. Celle-ci ne sera pas troublée par une prochaine convocation de la seconde législature ; il n’est pas vraisemblable que l’Assemblée nationale ait fini sous quatre mois les travaux constitutionnels, et, assurément, aucun de ses

  1. Roland demandait à être admis à la barre de l’Assemblée pour y présenter la requête de la ville de Lyon, et rencontrait des obstacles. Le no 238 de la vente d’autographes, des 26-27 mai 1876, Ét. Charavay, expert, est ainsi conçu : « Madame Roland ; minute autographe d’une réponse à une lettre adressée à Roland, 10 mars 1791, 1 p. in-4o » — La lettre prévient Roland que l’admission à la barre des députés extraordinaires de Lyon fait naître l’appréhension de grands dangers. On demande qu’il y ait de l’uniformité dans l’adoption des principes destinés à régir les grandes villes. Madame Roland répond : « Le raisonnement est très juste en soi ; mais l’application en est fausse, puisque la municipalité de Paris a déjà agi, puisque c’est ce soir même qu’on doit faire le rapport de ce qui la concerne. Ce serait donc une sottise et une perfidie que de se lier les bras dans cette circonstance. »

    Et le même jour, elle rédige, au nom de son mari, un projet de lettre au Président de l’Assemblée nationale (aut. Paris, 10 mars 1791, 3 p. 1/4 in-4o, no 369 du Bulletin d’autographes n°8, de la maison J. Charavay).

  2. Lettres à Bancal, p. 175 ; — ms. 9534, fol. 94-97.