Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/1086

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai appris que le courrier pour Londres ne partait que demain, 7. Je vous quitte pour écrire à l’abbé Fauchet. Mais, en écrivant, je ne communique point votre plan ; ce sera à vous de faire, à cet égard, ce que vous jugerez convenable, si la Société s’adresse à vous[1].


418

À M. H. BANCAL, À LONDRES[2].
Jeudi, 14 avril 1791, — de Paris.

L’ami Lanthenas vous a écrit ce matin ; mais, comme sa lettre doit vous être remise par un voyageur, je pense qu’il est bon de vous instruire par la poste, dont la marche est plus rapide, de ce qui fait l’objet de votre attente. J’ai fait, ainsi que je vous en avais annoncé le projet, une lettre à l’abbé Fauchet, nourrie de la plupart des bonnes raisons et des excellentes idées que contenaient vos missives, avec l’indication de votre personne infiniment propre à réaliser les vues d’union entre les hommes éclairés des divers pays. Comme le nom d’une femme ne me semble pas la meilleure des recommandations, je n’ai pas mis le mien à mon épître ; mais Lanthenas s’est chargé de la remettre afin de donner à son contenu l’authenticité nécessaire. Il s’est entretenu avec l’abbé Fauchet qui, le soir même, a lu la lettre au Cercle social ; les idées en ont été applaudies, et le Directoire de cette Société s’est proposé de vous écrire. C’est ce qu’a appris Lanthenas, qui est retourné chez l’abbé Fauchet et lui a communiqué votre dernière du 5 qui nous est parvenue sur ces entrefaites. Il a parole donnée pour se rendre ce soir au Directoire, où l’on dresse la lettre qui vous est destinée et qu’on doit remettre à un Genevois (le même à qui Lanthenas donne la sienne) qui part pour Londres, où il va chercher de

  1. Bancal, sur le verso de la page, a jeté les réflexions suivantes : « Tout préparé. Dans l’éloignement, l’intérêt n’est pas le même. Sa correspondance languit. Si employé dans la chose publique, je ne pourrais donner à ce travail tout le temps convenable. Quand je vois toutes ces prétentions des hommes, je voudrais n’être jamais connu, pouvoir faire le bien comme un Dieu invisible. Il semble qu’il s’agisse plus d’eux que du bien public. »
  2. Lettres à Bancal, p. 200 ; — ms. 9534, fol. 107-108. — Même adresse que la lettre 415, avec même contreseing du Directoire des Postes. Bancal a écrit en marge : « Reçu le lundi 18, rép. le 19. »