Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/1118

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Comités, qui a été offerte à l’Assemblée même, et dont les derniers termes sont enfin dans une proximité effrayante ; excédé de soins inutiles, allant régulièrement deux fois par jour, depuis plus d’une quinzaine, pour obtenir des rendez-vous toujours promis, toujours remis, par M. Dupont, qui paraissait plus disposé que nul autre à s’occuper de l’objet, et que vous-mêmes jugiez y être plus propre que nul autre, j’ai cru devoir écrire de nouveau à l’Assemblée nationale dans la personne de son Président ; je vous fais passer ci-joint la copie de cette lettre où il m’a suffi de tracer les faits pour exprimer les plus fortes raisons. Mais, dans la multitude des affaires, la préoccupation de presque tous ceux qui y prennent part, les tentatives les mieux motivées, les plus réitérées demeurent sans effet si elles ne sont appuyées par des personnes à portée de le faire avec quelque ascendant.

Envoyé de la commune de Lyon, j’ai ce titre et mon zèle pour faire valoir ses moyens ; mais je n’ai point d’accès dans l’Assemblée, le temps s’écoule à solliciter ses Comités, et rien n’avancera si des membres de l’Assemblée même ne lui rappellent qu’elle a chargé ses Comités de lui faire un rapport que l’intérêt public rend très instant, et qu’il doit leur être enjoint de le faire sans délai.

Assurément, Messieurs, députés du département du Rhône-et-Loire, vous êtes singulièrement autorisés à faire cette honorable motion ; sans doute même, si elle est obligatoire pour quelqu’un, c’est pour vous, qui tenez à la ville de Lyon, dont le sort alarmant a droit à l’intérêt de tout sage représentant et à vos, soins particuliers ; il est même impossible qu’aucun autre député croie pouvoir parler tant qu’on vous verra garder le silence sur un objet que vos connaissances, votre situation et vos devoirs livrent absolument à votre vigilance.

Je ne doute pas qu’un court exposé de l’état de la ville de Lyon, de l’influence que le désordre qui la menace aurait nécessairement au loin, ne fixe l’attention de l’Assemblée, ne vaille aux Comités l’injonction dont ils ont besoin, et ne détermine ainsi, du moins, le secours provisoire qu’on ne saurait tarder d’accorder sans nécessiter de funestes événements.