et un allié des Guillin, les conspirateurs[1], dangereux, parce qu’il n’est pas sans esprit, mais bien sans honte.
Il y a, d’autre part, un abbé Vareynard[2], qui ne vaut pas mieux, dans un genre différent ; franc hypocrite, vrai pédant, fripon comme un prêtre, c’est tout dire. Les électeurs de Villefranche sont une vraie peste, dont l’influence peut être affreuse.
Je ne sais comme vous viendrez à bout de porter d’honnêtes gens à la députation ; ils seraient pourtant bien nécessaires, car les temps doivent être orageux encore pour bien des années. Si celui dont votre amitié nous fait mention[3] y parvient, ce sera comme par miracle, et il y portera une énergie qui, je crois, s’est encore augmentée ici dans la connaissance et le froissement des choses et des hommes ; sinon, il ira paisiblement cultiver ses laitues. Dans la comparaison des situations, je ne sais quelquefois ce qu’il convient de désirer ; cependant ce Paris enflamme, et l’on sourit à l’idée de déployer toutes ses forces pour le triomphe de la bonne cause, dût-on y perdre la vie. Adieu, mes affectueux embrassements à votre belle moitié.
Les papiers publics vous auront instruit de la suite des événements ; je n’ai plus pensé qu’il fût également nécessaire de vous donner les détails de chaque jour.
Nous venons de passer la plus belle époque pour la liberté, sans qu’on l’ait mise à profit avec la sagesse et la vigueur désirables dans les circonstances. Cependant l’avenir est gros d’événements ; nous ne faisons que commencer la Révolution, et nous sommes encore à la veille d’une nouvelle crise. Le Roi est suspendu et détenu par le fait, mais on n’a pas osé prononcer l’un et l’autre ; il