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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/146

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ne prend pas ainsi le chemin de guérir ses yeux. Je me sens assez leste aujourd’hui ; ta lettre m’a rafraîchi le sang. Mille choses à M. Lanthenas ; paix et courage à tous deux, au milieu des tracas de la ville. Les difficultés me paraissent s’accumuler pour l’affaire en question[1] ; tu es bon et sage pour faire ce qui convient le mieux. Rappelle-moi à Mllede la B[elouze] ; je t’enverrai une lettre pour elle à la première fois, et ce sera bientôt.

Adieu, bonjour, devine et reçois tout ce que je sens et voudrais te dire.


19

À M. ROLAND DE LA PLATIÈRE, À VILLEFRANCHE[2].
…novembre 1781, — d’Amiens.

Eh bien ! mon cher frère, ce n’est qu’une fille !… Je vous en fais mes excuses très humbles, mais de plus habiles que moi ne s’y entendent pas mieux, comme vous le voyez ; et si notre ami s’y est trompé, comment vouliez-vous que je le devinasse ? Au reste, je vous promets bien que cette petite nièce vous aimera tant, que vous lui pardonnerez d’avoir mis le nez dans ce monde où l’on croyait qu’elle n’avait que faire. Dans cette assurance et avec promesse de mieux faire à l’avenir, j’espère que vous m’accorderez la paix ; je me hâte de vous la demander, car je vous crois bien et dûment fâché ; je sais de quel œil vous voyez la drogue, et comme ceux qui la vendent savent mieux que personne le peu qu’elle vaut, je conviens qu’elle est embarrassante. Je

  1. L’affaire des Lettres de reconnaissance de noblesse ou d’anoblissement, que Roland, poussé par sa famille de Villefranche, avait entrepris de solliciter. — Voir là-dessus Appendice J. Il écrivait à sa femme, le 16 novembre (ms. 6240, fol. 91) : « Il n’y a rien à faire pour le cas de la reconnaissance ; il faut des titres plus clairs que le jour. Je vais voir pour l’autre cas [anoblissement], pour lequel faut-il encore de très grandes protections, et au bout du tout une dépense de deux mille écus au moins, pour marc d’or, frais de sceau, rédaction, vérification, enregistrement, etc. C’est un peu refroidissant, nous verrons cependant. »
  2. Ms. 6238, fol. 146-147.