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§ 9. Lanthenas au ministère et à la convention.

Au lendemain de la victoire, Roland, rentrant au ministère, y ramène Lanthenas avec lui, mais cette fois dans une situation officielle, et lui confie la troisième division (Alm. nat. de 1793, p. 130). Madame Roland prétend (lettre 534) qu’il n’y fit qu’embrouiller le travail. Elle écrivait cela dix mois après leur rupture. Nous inclinons cependant à croire qu’elle disait vrai : Lanthenas n’était évidemment guère propre à la besogne administrative.

Il ne l’avait d’ailleurs acceptée qu’en attendant mieux : la loi du 11 août 1792 ayant supprimé la condition de domicile, à se présenta aux élections pour la Convention et au Puy et à Lyon. Le 2 septembre, il était élu député de la Haute-Loire ; le 9, député de Rhône-et-Loire. Il opta pour ce dernier mandat. Mais à ne se démit pas pour cela de ses fonctions au ministère. Il s’y fit simplement suppléer par Faypoult, et y conserva son logement, ainsi que nous le verrons plus loin. Au cours de cette année 1792, sa plume trop féconde ne s’était guère arrêtée ; après avoir inséré ses articles dans la Chronique du mois, il les publiait à part, souvent revus et augmentés. Énumérons[1] :

Des sociétés populaires, considérées comme une branche essentielle de l’instruction publique, par F. Lanthenas (28 février 1792). Extrait de la Chronique du mois. Paris, chez les directeurs de l’imprimerie du Cercle social. 1792, an iv de la Liberté, in-8o (Tourneux, 9041).

Publié à part et distribué en avril 1792 (Écrits et discours de F. Lanthenas, t. I, Avertissement).

De l’influence de la liberté sur la santé, la morale et le bonheur, dans la Chronique du mois de juin 1792. — Publié ensuite à part, au Cercle social, rue du Théâtre-Français ; prix : 10 sous, et 12 sous, franc de port — distribué aux Jacobins, etc. (En septembre 1793, il en restait des exemplaires à l’imprimerie.)

Nécessité et moyens d’établir la force publique sur la rotation continuelle du service militaire et la représentation nationale sur la proportion exacte du nombre des citoyens. — Chronique du mois de septembre 1792 ; puis brochure à part, chez les directeurs de l’imprimerie du Cercle social : offert à la Convention dans les premiers jours de sa session, vers la fin de septembre 1792 (Écrits et discours, t. I, Avertissement).

Des élections et du mode d’élire par listes épuratives. — Chronique du mois du 1er novembre 1792, puis tiré en brochure et distribué à la Convention.

  1. Mentionnons encore un « Plan pour établir, sur une colonisation faite à la Louisiane, un système d’assignats », remis à la fin de 1792 à Lebrun (Mesures de salut public, n° IV, p. 20, dans les Écrits et discours). Mais signalons surtout sa traduction de la seconde partie de la Théorie et pratique des Droits de l’homme, de Thomas Paine. La première partie avait été traduite, en 1791, par François Soulès. Lanthenas traduisit la seconde partie, qui parut sous ce titre : « Théorie et pratique des Droits de l’homme par Th. Paine, secrétaire du Congrès au département des affaires étrangères pendant la guerre d’Amérique, auteur du Sens commun et des Réponses à Burke, traduit en français par F. Lanthenas, D. M., et par le traducteur du Sens commun [Griffet de la Baume]. À paris, chez les directeurs de l’imprimerie du Cercle social, rue du Théâtre-Français, n° 4 ; à Bruxelles, chez Lemaire, 1792, l’an iv° de la Liberté ; in-8o de 168 pages ». L’ouvrage fut annoncé dans le Patriote français des 22 mars et 3 avril 1792.