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avait donné de ses nouvelles. Une autre, du 21 novembre (coll. Beljame), nous montre que, de Montpellier, il s’était rendu à Bordeaux. On trouve, d’ailleurs, au Patriote français du 25 novembre, un article de Bancal résumant les nouvelles de Saint-Domingue, de Bordeaux, etc., et prouvant qu’il venait de passer dans cette ville.

Dans cette lettre du 21 novembre, Lanthenas pressait son ami de revenir au plus tôt et ajoutait : « Nos amis de Lyon seront ici au commencement de décembre ». Aussi Bancal, qui d’ailleurs devait tenir rigueur à ses ingrats compatriotes, revint-il directement de Bordeaux à Paris, « au commencement de décembre », dit M. Mège.


§ 8. Bancal aux Jacobins.

Cependant les électeurs de Clermont, pour lui offrir une compensation de son échec de septembre, venaient, au renouvellement partiel de la commune, de le nommer officier municipal. Sa lettre de remerciements (Mège, p. 21) est datée de Paris, 13 décembre 1791. « En arrivant ici, de mon voyage dans nos contrées méridionales et occidentales, j’ai reçu la lettre dont vous m’avez honoré pour m’apprendre ma nomination comme l’un de vos collègues de la municipalité… » Il demandait d’ailleurs un répit de deux ou trois mois avant de se rendre à Clermont.

C’est à Paris, aux Jacobins, avec ses amis, Roland, Bosc, Lanthenas, Brissot, etc. qu’il voulait relever sa fortune politique.

Le 30 décembre 1791, il est nommé commissaire de la Société, avec Lanthenas, Bosc et Tournon, pour faire des lectures et des conférences populaires (Aulard, t. III, p. 303). Le 1er janvier, il prononce un discours sur la guerre, dont le Patriote du 15 donna un extrait. Le 17, il entre au Comité de correspondance avec Lanthenas, Bosc et Louvet. Du 24 janvier au 1er février, il est secrétaire avec Bosc, Lanthenas étant vice-président et Guadet président. Le 15 février, nous le retrouvons au Comité de correspondance avec Lanthenas, Roland et Louvet, Bosc étant secrétaire ; le 29 février, il est délégué par les Jacobins aux sociétés fraternelles du faubourg Saint-Antoine, avec Lanthenas, Robespierre et Chabot. Le triumvirat de Bancal, Bosc et Lanthenas était plus uni que jamais, et plut que jamais marchait avec les Roland. Bancal semblait donc assuré, si ses amis arrivaient un jour au pouvoir, d’y entrer de plain-pied avec eux. Mais sa malechance d’être toujours absent au moment opportun le poursuivit jusqu’au bout. Lorsque Roland, le 23 mars, fut subitement appelé au ministère de l’Intérieur, Bancal venait de retourner en Auvergne !


§ 9. Pendant le ministère de Roland.

Bancal, à Clermont, continua à travailler de son mieux à la Révolution : le 15 avril, il reçoit Frossard, venant inaugurer à Clermont le culte protestant dans l’église des Carmes et le présente à la Société des Amis de la Constitution. Le 8 mai, réalisant une idée chère à Lanthenas, il fait créer une Fédération des Sociétés populaires, dont il est élu président ; le 29, il va planter un arbre de liberté à Ambert ; en même temps, il étudie les moyens de faire