quelles je n’ai rien compris durant un quart d’heure ; enfin j’ai tiré au clair que les fabricants de ce canton n’étaient pas contents qu’il marquât leurs pièces, et qu’ils s’autorisaient de l’exemple de ceux de Tricot[1] qui ne marquent toujours point. Si tu trouves que cela signifie quelque chose, tant mieux ; je te rends cela comme un écho, en t’épargnant bien du verbiage.
La femme Laumont[2] est arrivée m’annoncer son mari pour demain, avec le dessin demandé ; je tirerai de lui les explications que je pourrai, je les mettrai par écrit et, si tu en avais besoin, je te les ferais passer. Quant aux essais de la mécanique à carder, ils ne sont point faits, m’a-t-elle dit, parce qu’il ne voudrait pas acheter de cardes neuves, et que les vieilles qu’on lui avait données sont par trop usées.
Certaines marchandises arrêtées à Reims comme portant de faux plombs d’Amiens avaient été renvoyées ; sur le rapport des gardes qui les examinèrent et les jugèrent faux, M. Duperron dit à ces gardes qu’ils eussent à faire leur certificat en conséquence. Cela fait, expédié à Reims, le marchand auquel sont les pièces a représenté que les plombs d’Amiens étaient tels en 1767. Les gardes, interrogés de nouveau, ne paraissent pas trop sûrs ; ils ont dit à M. Duperron qu’il les avait forcés de dresser un certificat, etc. Cette affaire déjà ancienne est en instance en attendant ton retour. Je te l’expose comme M. Duperron vient de me la conter ; mais j’imagine que tu en as déjà connaissance.
J’ai été voir Mme d’Eu qui a gagné un petit accès de fièvre, je crois, pour s’être levée malgré les restes d’une fluxion ; elle n’en convient pas, et je n’ai point envie de la contredire ; cela m’importe peu. Son mari, très enrhumé, fort occupé d’affaires et de remuements dans sa partie, est un peu honteux de tant tarder à remplir ses promesses ; il promet toujours : nous verrons la fin.