Aller au contenu

Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

marché. Si tu en trouvais, ce serait excellent pour le temps où nous mettrons notre petite se traîner a quatre pieds.

Adieu, mon bon ami, jusqu’à demain, l’heure du courrier.


Dimanche, 11 heures.

Enfin, il arrive ce courrier, maudit quand je l’attends, et que j’embrasserais quand il vient[1]. Je monte au cabinet pour faite mon paquet, on range ma chambre ; Laumont arrive, je le prie d’attendre et conséquemment je ne t’en dirai pas long. La grande affaire est ta santé ; sois docile aux lois de l’Esculape ; prends le temps nécessaire pour te purger et pour faire enfin tout ce qu’il trouvera bon. On ne peut pas raisonner avec ces docteurs ; il faut bien suivre leur volonté. S’il remplit sa promesse, argent et temps ne sont rien ; peut-être jugera-t-il meilleur de te traiter à Paris, en personne, plus longtemps que tu n’avais dessein de l’y arrêter ; et à cet égard, comme au reste, résignation et docilité.

    p. 519). Comme Roland, il était membre associé de l’Académie de Villefranche depuis 1782, avec le titre de « peintre du Roi » (Almanach de Lyon, année 1785). C’est à lui que Madame Roland, dans ses angoisses de la soirée du 31 mai 1793, alla demander secours pour son mari (Mém., I, 14-15).


    Ami de la Révolution, il avait, dès la fin de 1789, fait campagne avec David pour « la régénération de l’Académie royale de peinture et de sculpture » ; dans le « comité de protestation » contre l’organisation aristocratique de cette compagnie, David était président et lui secrétaire, et il parlait de porter ces protestations à la tribune des Jacobins. Roland, après le 10 août, le nomma membre de la commission du Muséum. Mais David, qui en octobre 1792 caressait encore Roland, passa bientôt à l’ennemi. Dénonçant à la convention, le 28 frimaire an ii (18 décembre 1793), la commission du Muséum, il s’écriait : « Quels sont les six membres ? C’est Jollain, ancien garde des tableaux du roi ; … Pasquier, ami intime de Roland ; … etc… » (Guillaume, III, 187 ; — Le peintre Louis David, par M. Jules David, 1880, p. 66 et suiv. — E. et J. de Goncourt, Histoire de la Société française pendant la Révolution, p. 350). Il dut être inquiété par la Révolution, car nous voyons qu’en février 1794 (Guillaume, III, 394) les scelllés étaient apposé chez lui. — Quand Bosc publia en 1795 la première édition des Mémoires de Madame Roland, il devait mettre en tête un portrait d’elle, par Pasquier (Avertissement de la 1re partie, p. viii, et note au commencement de la 4e partie). Mais nous croyons que ce portrait n’a jamais paru.

    Il y a quatre pièces de Pasquier au cabinet des Estampes. — Voir notre Appendice V, « les portraits de Madame Roland »

  1. C’est la lettre de Roland du 22 novembre 1781 (ms. 6240 fol. 113-116).