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qui lui donne pour commencer de petits portiques à copier. La grosse bête ! Malheur à ses élèves ! Je ne sais si la maître de musique et de basse est aussi mauvais que celui de dessin. La sœur et son mari[1] sont venus tantôt en visite ; je ne les ai pas reçus. Les Chamont, de Bry [Bray][2] et autres arrivent à leur tour ; il pleut des cartes qui t’obligeront à visiter aussi.

La signora non è’ancora venuta da me ; ed ha fatto cosa piano più grande certo ch’ella non puo credere. Non sono sbigottita del a tu per tu che dici ; una volta aveva trovato la stessa cosa, e ben aveva sentito ch’io recava dell’ impaccio[3].

Adieu, mon bon ami, tu auras un mot demain matin ; je t’embrasse de tout mon cœur. Amitiés au compagnon.

Lundi, 7. — J’ai dormi à ravir, je me porte bien et je t’aime ; voilà tout ce que tu auras de moi aujourd’hui ; je range, mets des clous, fais écurer, etc. Écrit sur mes genoux au cabinet.


37

[À ROLAND, À PARIS[4].]
Le 8 janvier au soir [1782. — d’Amiens].

Je ne sais, mon bon ami, quand nous sortirons d’embarras ; ceux-ci se succèdent pour nous avec une constance opiniâtre. Ne va pas t’inquiéter

    Biographie des hommes célèbre de la Somme; cf. Inventaire des Archives de la Somme, passim, et surtout série C, 1547. ‑ Alm. de Picardie de 1782, p. 46, 89, 90.

  1. Durieux et sa femme, fille de M. de Bray. — Voir lettre du 21 mai 1781.
  2. Les Chamont étaient une famille considérable d’Amiens, alliée aux de Bray. Nous trouvons, à l’Alm. de Picardie de 1781 ; « Juridiction consulaire : consuls, MM. « Debray-Chamont » (p. 37) ; « directeur des vingtièmes, M. Chamont fils » (ibid). — « Sociétés de musique, MM. Chamont » (ibid, p. 48). — Almanach de Picardie de 1784 : « Chambre de Commerce, … syndics, MM. de Bray-Chamont » (p. 49).
  3. Nous ne savons de quelle dame il est question.
  4. Ms. 6238, fol. 187-190.