quelque chose ; nous avons été trouver sa sœur, dont il est préoccupé à l’excès, dont le malheur pour le présent et pour l’avenir l’accable horriblement. Mon ami, ils ont une foule de connaissances, de relations, dont plusieurs sont parents et se disent amis ; je suis sûre qu’il n’en est pas une qui sente comme nous leur peine et à qui l’idée fût venue de passer comme moi la journée d’hier à chercher une retraite qu’on voudrait déjà avoir, car la jeune personne se voit avec gêne dans une grande maison où les domestiques la servent par grâce, où les maîtres veulent la consoler par un ton sec ou léger et par les distractions du monde[1]. En vérité, si Amiens, si ma maison, notre manière d’être offraient plus de facilité, je l’emmènerais pour donner le temps de trouver une maison religieuse où il lui fût possible de se mettre. Elle ne pleure encore qu’à peine, et avec moi seule ; elle a un air que des gens froids appelleraient tranquille, et qui est effrayant pour l’œil du sentiment. Je lui ai dit que, comme elle, je m’étais retirée au couvent sans fortune, avec d’aussi amers chagrins, etc. Cette conformité l’a touchée à l’excès : elle m’appelle sa sœur ; je le disais au frère pour soulager ses inquiétudes sur l’avenir : « Eh ! vous avez trouvé un Roland ; où voulez-vous qu’on en trouve un second ? » J’ai promis d’aller tous les matins passer avec eux quelque temps. Mlle de la Blz.[Belouze] est encore venue sans me trouver ; je lui ai écrit pour lui demander un rendez-vous, et j’y vais aujourd’hui. Je me suis fait informer, pour le besoin, des jours d’audience des Mont[aran] et Tolz.[Tolozan]. Il n’y en a plus jusqu’au mardi d’après la Quasimodo[2]. Ainsi il me faudrait une lettre pour Rousseau[3], ou bien je tenterais par mes propres ailes.
Flesselles n’a pu rejoindre le secrétaire de M. de Vaudreuil, qui est reparti pour Versailles. Je suis étonnée que le courrier du mardi ne t’ait pas apporté une lettre que j’ai mise à la poste de Versailles. M. et Mme d’Huez sont venus hier ensemble me faire visite ; le mari