dans quinze jours, je ne sais encore comment cela peut devenir possible[1]. En passant à Paris, l’ami voudrait y acheter une voiture : nous désirerions beaucoup que vous nous trouvassiez quelque hasard avantageux ; voici nos conditions, assez difficiles à réunir. Nous voulons une voiture à deux roues, un cabriolet qui se ferme avec des volets à glaces, dont l’impériale soit fixe pour qu’on puisse y mettre une vache s’il ne s’y en trouvait pas encore ; assez grand pour qu’on y tienne quatre commodément, et tel cependant, c’est-à-dire assez léger, qu’il soit possible de n’y mettre qu’un cheval lorsqu’il y aurait moins de personnes. Nous avons déjà cherché à Calais, mais les cabriolets à quatre sont si lourds qu’il y faut toujours deux chevaux, lors même qu’il n’y aurait qu’une personne à conduire ; et ceux qu’un cheval seul pourrait traîner ne se trouvaient point assez grands pour qu’on y plaçât une banquette à recevoir la troisième et la quatrième personne. Il est constant pourtant qu’il y a des voitures comme celle que nous désirons : il s’agit de les trouver, en bon état, bien entendu ; nous y mettrons six à sept cents francs ; mais ce n’est point cent francs de plus ou de moins qui seraient une affaire si le cabriolet était bien conditionné, à bonnes roues, bon essieu, bonnes soupentes, etc…, tels qu’on pût courir la poste à plusieurs, comme nous ferions pour nous en aller. Voilà ce que vous nous feriez grand plaisir de chercher, sans rien arrêter pourtant de définitif jusqu’à notre passage qui ne peut beaucoup tarder ; mais il nous importerait beaucoup de n’avoir plus qu’un coup d’œil et de l’argent à donner, car il faudra faire encore à Paris beaucoup de choses en peu de temps.
Mille choses tendres à la chère sœur ; nous vous embrassons corde et animo. Nous n’avons point encore de nouvelles de l’ami Lanthenas, que par conséquent nous espérons voir l’un de ces jours. Adieu.
- ↑ Tout ce qui suit a été biffé dans l’autographe, sans doute par Bosc, qui, à un moment où il songeait à publier celles des lettre de son amie qu’il n’avait pas imprimées en 1795, en retranchait tout ce qui lui paraissait sans intérêt pour le lecteur. Ainsi s’expliqueront de même, sans que nous croyons utile de le redire, toutes les ratures des lettres inédites adressées à Bosc que nour aurons à signaler dans la suite.