niqué, que je l’aurai combiné avec mes petites connaissances et mes grandes idées. Il me faut des matériaux d’avance : ce sera de ces premiers travaux, de mes objections et des réponses que ressortira un plan, maintenant confus, et si confus que je n’en entrevois encore que le possible. Mais causez-en, vous en savez déjà autant que moi, bientôt vous en saurez davantage.
On dit que les Anglais nous ont pris un vaisseau, qu’ils n’ont pas rendu Pondichéry, que-nous allons avoir guerre avec eux, etc., etc. Qu’y a-t-il de vrai ? On annonce partout trois gros volumes du Necker[1] ; qu’est-ce et qu’en dit-on ? J’ai tant vu faire et vu faire tant de sottises à cet homme-là, qu’il me paraîtrait bien étonnant s’il n’en disait pas beaucoup dans trois volumes.
Je ne laisse guère partir les expéditions amicales sans y joindre mon mot ; à vous donc, dont la dernière épître m’a fait encore plus de plaisir que les précédentes, salut et amitié. Et je me rengorge déjà des coups de chapeau qui ne sont plus pour moi. Patience ! Il y a des plaisirs pour tous les âges.
Je ne vous tiens pas quitte pour mes quittances ; il ne s’agissait pas alors d’autre chose que ce que vous avez fait, mais, à la fin du mois prochain, je vous dirai le reste.
Adieu, souvenez-vous, du moins par ricochet, des père et mère d’un joli enfant qui épelle votre nom et qui apprendra d’eux à vous aimer aussi.
Les arrangements que j’avais cru prendre n’ont point réussi pour cette fois, mes affaires ont traîné en longueur et le besoin d’argent me presse ; on m’offre de faire passer à Paris mes quittances. Je préfère à tout de vous les adresser : tel est l’effet de ma confiance ; vous prie donc de prendre une voiture et, tout uniment, comme chose raisonnable et juste, d’en déduire les
- ↑ Mémoires secrets, 27 décembre 1784 : « M. Necker vient de faire paraître un livre de l’Administration des finances de la France, en trois volumes. » Cf. ibid, 18 janvier 1785. — Fin janvier 1785, on en avait déjà vendu 12,000 exemplaires (Rocquain, p. 419).