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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/721

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vive tendresse et la plus entière confiance ! Je t’embrasse et ne te dis rien, ton cœur doit tout sentir. Adieu ; Eudora se porte bien et me paraît en bonne humeur.

Le M. Desmoutiers[1] dont tu me parles mi domandò in matrimonio quando io era molto giovine ; dimorava strada di Harlay. Je ne pensais guère que ce fût le même que le frère de notre voisin d’ici, lequel, par parenthèse, ma dit que tu pourrais voir chez son frère une collection de gravures intéressantes.


249

[À BOSC, À PARIS[2].]
Dimanche, 9 juillet [1786], — de Villefranche.

Je l’ai revu, ce bon ami[3] ; nous sommes réunis, et je ne veux plus qu’il fasse des voyages sans moi. Il m’était venu trouver à la campagne lorsque j’y reçus votre dernière lettre, à laquelle je ne répondrai pas littéralement, parce qu’elle est demeurée au Clos. Je vous dirai seulement qu’elle m’a fait plaisir, malgré le plaisir plus grand, devant lequel tout autre semble s’effacer, de ravoir mon tourtereau.

Vous êtes un plaisant Gascon avec vos histoires de ruches ; votre perte et vos chagrins sont les premières choses dont j’aie demandé des nouvelles ; d’abord on ne savait ce que je voulais dire ; définitivement on m’a ri au nez. Venez maintenant me conter des doléances, je croirai toujours que vous vous moquez des gens.

Adieu ; donnez-nous de vos nouvelles, et recevez l’assurance de l’antique et inviolable amitié.

    quelque modeste maison du faubourg Saint-Marceau, au moment où l’inspecteur prendrait sa retraite, si le chanoine ne leur cédait pas le Clos.

  1. Voir lettre du 21 mai 1786.
  2. Bosc, IV, 110 ; Dauban, II, 551.
  3. Roland était rentré le 6 juillet de son long voyage.