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retrouverons les années suivantes, ainsi que sa femme, lorsqu’ils se rendront d’Amiens à Paris#1.

Roland n’eut pas de peine à associer sa femme à ses goûts studieux : « Je suivis alors [au Jardin du Roi] un cours d’histoire naturelle et un cours de botanique ; c’était l’unique et laborieuse récréation de mes occupations de secrétaire et de ménagère… » (Mém., II, 245). L’hôtel de Lyon n’était qu’à un quart d’heure du Jardin du Roi. Le cours de botanique était celui d’Antoine-Laurent de Jussieu ; pour l’histoire naturelle, il s’agit non pas d’un cours, mais des « démonstrations » ou « explications des collections » que faisait alors (et jusqu’en 1787) le savant L.-J.-M. Daubenton, « garde et démonstrateur du cabinet ».

En juillet ou août 1780, probablement pendant une courte absence de Roland, sa femme alla passer quelques jours à Vincennes, chez le chanoine Bimont (voir lettres 4 et 5).

Au mois de septembre, Roland la conduisit à Lyon et en Beaujolais, pour la présenter à sa famille ; après quelques jours passés à, Lyon, on alla à Villefranche, puis au Clos, la maison des champs de la famille Roland, à 10 kilo-[1]

  1. Il peut y avoir quelque intérêt, pour bien suivre la correspondance de Roland, à se rendre compte de ses logements successifs. Avant son mariage, lorsqu’il venait à Paris, il descendait « à l’hôtel de Rome, rue de la Licorne, près l’église dé la Madeleine » (voir ms. 6241, fol. 289-290, une lettre à lui adressée, probablement par sa cousine Mlle  de la Belouze, et qui doit être du 2 février 1775). C’était à portée de l’hôtel du Contrôle général, rue Neuve-des-Petits-Champs, où l’appelait son service. En août 1778, sans doute pour se rapprocher de Marie Phlipon, il est a l’hôtel Impérial, rue des Mathurins, quartier Saint-Jacques (lettre de Marie Phlipon du 18 août 1778, ms. 6238, fol. 5-6; Join-Lambert, iv). Puis il retourne à l’hôtel de Rome (lettre de Marie Phlipon, du 21 février [1779], publiée par M. Dauban, Étude, VIII; autre lettre, s. d., mais certainement du 20 avril 1779, ms. 6238, fol. 18-19 ; Join-Lambert, xii).

    Mais, dès octobre 1779, il renonce à y descendre (Join-Lambert, xciii) et lorsque, après huit mois de séparation et de crise, il a revu son amie à la grille du couvent et s’est aussitôt senti vaincu, c’est à l’hôtel de Lyon, plus voisin du convent de la Congrégation, qu’il va s’établir (« j’ai prié Sélincourt [ logé alors rue du Fouarre] de me retenir un appartement dans ses quartiers », écrit-il le 10 décembre 1779).

    Dans une lettre non datée, mais qui se rapporte indubitablement au mois de janvier 1780 (ms. 6240, fol., 80-81, Join-Lambert, cviii), il y donne son adresse ; cf. au ms. 6238, fol. 128-129, 130-131, 12-13, les lettres cix, cxi et ix de Join-Lambert. Cette dernière n’est pas datée, mais ne peut être que du 22 janvier 1780. Toutes sont adressées à l’hôtel de Lyon.