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outre que, sur l’affaire ou plutôt la question des octrois, l’ouvrage le plus fort de notre ami est un mémoire fait en 1786, mis à l’impression en 1788, et qui se trouve dans son œuvre encyclopédique, à l’article Bonneterie du Supplément. Jamais, d’ailleurs, il n’a traité cette matière ; seulement, dans sa petite brochure Municipalité de Lyon[1], il a fait sentir l’avantage de diminuer ces octrois, en adoptant telle forme de remplacement pour la partie diminuée. Mais le fondement réel de ces accusations, de cette rage, est dans l’humeur des marchands, des agioteurs, de administrateurs anciens et nouveaux, irrités des vérités humiliante qu’il leur a démontrées.

J’ai bien peur que vous ne trouviez cette lettre plus longue qu’elle ne m’a semblé à faire : je ne vous en ferai point d’excuses, car, si je croyais en devoir pour cela, je commencerais par jeter la lettre au feu. Ne voyez dans tout ceci qu’un motif de rechercher plus sûrement la vérité, et un témoignage des sentiments vrais et inaltérables que l’estime et le patriotisme nous on fait vous vouer[2].


Signé : R. n. P.

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[À BOSC, À PARIS[3].]
24 juillet 1790, — [du Clos].

Non, ne faites rien dire à Brissot ; la lettre que je viens de faire et qui m’est poussée comme un champignon lui dira tout[4]. Si vous avez

  1. Voir la note 4 de la lettre du 18 juillet précédent.
  2. Brissot, embarassé entre Blot et les Roland, n’inséra rien de cette lettre, mais en tint compte, car le Patriote s’abstint dès lors de prendre parti sur les troubles de Lyon, et même d’en parler, malgré la sanglante émeute des 25-26 juillet. Ce n’est que le 13 août qu’il en dit quelques mots, pour annoncer que la tranquillité était rétablie, et le 26 qu’il revint sur la question, pour se prononcer définitivement dans le sens de Roland, c’est-à-dire en abandonnant celui de Blot.
  3. Ms. 6241, fol. 8-9. — C’est le post-scriptum d’une lettre de Roland à Bosc — Roland se plaignait, comme sa femme, que Brissot eût mal compris l’affaire des octrois de Lyon : « …C’est Blot qui l’a entraîné… ». Il le priait d’en parler à Lanthenas et à Brissot.
  4. C’est la lettre précédente.